Bien que l’arrivée du Web3 introduise le nouveau paradigme du Web décentralisé (voir l’article WEB 1 2 3), certains repères du Web que nous connaissons aujourd’hui sont amenés à demeurer. C’est le cas de l’utilisation de l’outil logiciel incontournable qui permet d’afficher des sites internet, télécharger des fichiers et effectuer des recherches : le navigateur web.
En 2022 selon StatCounter, Chrome de Google est le leader incontesté avec 65% de parts de marché suivi de Safari d’Apple (19%), Edge de Microsoft (4%) et d’un trio Firefox/Samsung Internet/Opera qui ferme la marche avec 12% à eux trois.
Cependant, la révolution web de demain pourrait permettre de s’affranchir de ces navigateurs historiques avec l’arrivée notamment de nouveaux protocoles de communication.
En effet, aujourd’hui, ces navigateurs – ou clients web - utilisent le protocole informatique HyperText Transfer Protocol (HTTP) pour interroger les serveurs qui stockent les données puis les afficher sur les supports de navigation internet.
IPFS, le HTTP du Web3
Le protocole InterPlanetary File System (IPFS) incarne le dWeb, ou Web décentralisé, car il permet d’accéder à des informations présentes sur des nœuds distribués constitués d’ordinateurs privés ou publics. Cela peut s’apparenter à certains égards au protocole Peer to Peer (P2P) qui permet de récupérer des données depuis une multitude de machines décentralisées.
Chaque utilisateur devient un serveur pour le protocole IPFS, à la manière des nœuds de la blockchain et cela présente plusieurs avantages :
- La multiplication des sources d’information permet une meilleure résistance en cas de fortes demandes là où les serveurs centralisés trop sollicités avec le protocole HTTP peuvent planter,
- Le contenu est bien plus difficile à censurer puisque l’information est par nature décentralisée,
- La plus grande proximité des sources accélère le transit des informations réduisant le temps de latence et donc l’attente.
Si le nombre de sites internet compatibles est pour le moment restreint, Wikipedia par exemple possède déjà une déclinaison IPFS. Cela est totalement logique tant ses problématiques sont liées aux avantages de ce protocole, pour notamment traiter un nombre considérable de requêtes simultanées et éviter les contrôles institutionnels sur le contenu.
Du côté des navigateurs web, Brave est le premier à intégrer totalement le protocole IFPS qui permet la démocratisation d’une toile décentralisée et mieux distribuée.
Nouveaux navigateurs : Confidentialité & nouveaux services
Brave, à la façon d’un autre navigateur appelé Tor, est un navigateur qui protège la vie privée, les données personnelles et rémunère les contenus, autres piliers de la technologie blockchain. Ces navigateurs permettent une navigation anonyme en cryptant les données internet des utilisateurs rendues ainsi inexploitables sans consentement.
Bloquant donc nativement les annonces et les trackers, Brave innove en proposant également un modèle économique « pay to surf » basé sur la blockchain et la cryptomonnaie. Si l’utilisateur active les annonces et autorise le suivi de ses données, il est rémunéré en BAT, la cryptomonnaie native de Brave, qu’il pourra utiliser pour effectuer des transactions ou redistribuer à ses créateurs de contenu préférés.
L’internaute se ré-approprie ainsi l’utilisation de ses données personnelles, exploitées gratuitement et souvent sans consentement par des entreprises commerciales, et la création de contenu se retrouve valorisée en étant moins tributaire des recettes publicitaires.
La révolution est en marche…